La Bolivie ne manque pas de sel. C’est pour cela que des milliers de globe-trotteurs font le voyage chaque année. En plus de sa culture et de ses paysages à couper le sifflet aux plus bavards de tous, la Bolivie accueille le plus célèbre et sans doute le plus beau désert de sel du monde. La route qui y mène est longue et parsemée de 1001 beautés qu’il sera impossible d’oublier. Suis moi sur la première étape de mon road trip dans le Sud Lipez.
JOUR 1 / AMBRA PAMPA > TUPIZA
Après deux magnifiques semaines en Argentine et une nuit dans la tristounette ville d’Ambra Pampa, nous reprenons le bus, direction le village de Villazon que nous traverserons à pinces, sous 30°C et autant de kilos dans le sac à dos. Il fait trop chaud pour crapahuter mais la Bolivie nous attend de l’autre côté du poste frontière que nous finissons, non sans mal, à trouver. Une bonne heure plus tard, c’est avec soulagement et un nouveau tampon dans notre passeport que nous pénétrons en Bolivia, dans le village de La Quiaca.
Première mission du jour : troquer nos pesos argentins contre des bolivianos dans les agences locales. Mieux vaut se rabattre sur une tirette pour éviter de se faire tirer des dizaines d’euros de frais de change. Deuxième impératif : trouver la minuscule gare ferroviaire qui nous emmènera à Tupiza. Si la route peut se faire plus rapidement en collectivo (taxi collectif) je te conseille l’expérience des rails, bien plus typiques, sympathiques et plein d’autres adjectifs en « ique ».
Plusieurs heures de recherche et d’attente plus tard, nous grimpons enfin dans notre wagon, avec pour seul déjeuner quelques fruits et des gâteaux. Installés dans la classe basique, nous nous goinfrons d’un paysage à couper le souffle, à défaut d’avoir pu acheter un vrai déjeuner. Comme à l’aéroport, les sacs ont été mis en soute, en l’échange d’un ticket qu’il faut avoir récupéré sous peine de devoir négocier sévère avec le personnel à l’arrivée (testé par moi-même mais pas approuvé).
La nuit est tombée sur Tupiza. Par chance, l’agence que nous avons sélectionnée depuis la France nous a déjà réservé un hostel. Nos deux dernières tâches seront de rencontrer l’agence qui organise notre tour dans le sud du pays… et de tenter de dîner dans une ville où tous les restaurants sont déjà fermés. Demain, nous partons pour 4 jours coupés du monde avec comme point d’orgue le Salar d’Uyuni.
JOUR 2 / TUPIZA > KOLLPANI
Il faut souffrir pour voir le beau. Se lever aux aurores en fait partie. Installés dans la jeep en compagnie de deux autres participants, d’un chauffeur et d’un cuisto, nous nous élançons sur une piste qui n’est pas sans nous rappeler celles d’Argentine, à la différence que la voiture est plus confortable (#euphémisme) et les paysages sont encore plus magiques. Tous les deux mètres, nous quémandons un arrêt photo ou un stop pipi durant lequel nous continuons à mitrailler les alentours.
Rares sont les jeep à croiser notre route, la majorité des tours débutant à Uyuni. Rebelles, nous avons choisi de faire le voyage à l’envers et ainsi découvrir un peu plus le Sud Lipez dont la Ciudad del Encanto.
Formation naturelle façonnée par la pluie et le vent, la « Ville de l’Enchantement » l’est pour les yeux et les appareils photo. Postée à l’écart de la route touristique, cette cathédrale de pierres et de boue attend les rares visiteurs qui choisissent de faire le détour et de braver le vent qui y souffle, comme nous. Nous trouvons refuge à l’intérieur des pluies de lumière dans lesquels on peut jouer à cache cache ou simplement admirer le beau boulot de Dame Nature.
Une pause déjeuner dans les ruines d’un village fantôme plus tard, nous pénétrons dans la réserve nationale Eduardo Avaroa. La jeep avale des kilomètres à travers un décor qui semble avoir été dessiné par Salvador Dali, entourée de bébé lamas et autres bestioles attachantes. Le premier jour s’achève à la tombée de la nuit, à 4 200 mètres d’altitude, dans un logement très sommaire, emmitouflés sous 2 couvertures et un duvet spécial. Dieu que la montagne est belle, même si elle est (très) froide.
JOUR 3 / KOLLPANI – HUAYLLAJARA
Encore un matin mais pas pour rien : les lagunas Hedionda et Kola suffisent à nous réveiller. Le soleil est déjà haut et les touristes nombreux lorsque nous plongeons nos bikinis dans l’eau chaude de la source thermale de Polques. Difficile d’avoir la motivation de retirer ses vêtements alors que le vent glacial souffle sans discontinuer mais le bain avec vue sur le salar Chalviri en vaut clairement la chandelle.
Un déjeuner plus tard, la 4X4 grimpe avec vigueur à 4 870m d’altitude, direction les geysers de Sol de la Mañana. Chemin faisant, nous découvrons les merveilles de la lagunas Blanca et Verde puis devinons au loin le désert de Dali et ses roches sculptées par le temps. Pas le temps de nous en approcher à pied mais le spectacle de loin a déjà de quoi ravir nos pupilles.
Tout de boue conçus, les geysers sont les stars locales. Nombreux sont les visiteurs à s’aventurer entre les trous qui émettent vapeurs, bulles, sons… et délicieuse odeur d’oeuf pourri toute la sainte journée. Se pointer en fin de journée permet néanmoins de profiter du show seuls au monde (ou presque).
Notre retard aura raison de l’un des clous du spectacle. A l’heure où nous débarquons, la laguna Colorada n’est plus si colorée. Ses sédiments et autres algues rouges sont déjà partis se coucher. Ce qui n’est pas le cas des flamands roses qui sont de la partie. Avec ou sans couleurs, la lagune reste somptueuse.
Le moment est venu d’aller rejoindre Morphée et ses bras reposants. Demain sera un autre jour : celui de découvrir plein d’autres lagunes et un désert tout blanc. A suivre.
**Les conseils pour un séjour parfait en Bolivie**
Pour que ton tour soit chouette : à ma connaissance, il n’est pas possible de visiter le coin et le désert de sel tout seul. Le booking d’un tour est donc indispensable. L’agence par laquelle nous sommes passés s’appelle El Grano de Oro Tupiza et nous a facturé 1350 BS par personne pour 3 jours et demi. Veille à ce que le groupe n’excède pas 5 personnes, que l’agence envoie un chauffeur et un cuisinier, et que l’eau en bouteille soit inclue dans le prix.
Pour que tes nuits soient douces et ton estomac repu : Tous les hébergements et les repas sont pris en charge par l’agence que tu auras choisie. Nul besoin donc de sortir ton carnet d’adresses. Note que la plupart des hébergements sont très basique : lit, eau froide pour une toilette de chat, toilettes, couvertures épaisses épicétou. N’oublie pas d’embarquer un duvet de compet’ (à louer si tu n’en as point).
7 commentaires
Je suis émerveillée pas ces paysages sauvages…
Merci pour ton commentaire. Oui ils sont complètement fous…
Bonheur de lire ces belles paroles….
Merci beaucoup Mary…
Pour y avoir été, je confirme que les paysages du Sud-Lipez sont parmi les plus extraordinaires (au sens premier du terme) qui existent sur cette planète… Un régal pour les yeux, des souvenirs éternels…
Stéphane
[…] dans Solcito.fr, je t’emmenais dans un pays qui met un peu de sel dans la vie. Continuons le voyage dans le […]
[…] de se remettre des merveilles du Sud Lipez. Pourtant, la Bolivie n’a pas dit son dernier mot. Pour un atterrissage en douceur, nous […]