Last Updated on 30 janvier 2018 by Solcito
Le Myanmar (appelé jadis Birmanie) aime beaucoup les montgolfières. En plus de proposer de splendides balades dans les airs au dessus des temples millénaires de Bagan, le pays propose un événement pour le moins gonflé. Direction le nord, à quelques coups de volant du lac Inlé pour assister au Taunggyi hot air balloon festival (à tes souhaits). Savoureux mélange de marché, fête foraine, fiesta et festival de musique, celui qu’on appelle également le Tazaungdaing festival est aussi une véritable compétition de montgolfières. Suis-moi au coeur de cette manifestation qui décoiffe.
Après la pluie, la pleine lune (et le beau temps)
Si tu veux du soleil comme Au p’tit Bonheur et tu désires ardemment passer tes vacances sous l’astre royal (el solcito quoi), évite la saison des pluies qui sévit de mi-mai à fin octobre dans le pays. Il y aura moins de touristes, une véritable fête de l’eau mais peu de matière pour bronzer. Il faudra donc attendre le mois de novembre pour être bien au sec.
Dans le calendrier birman, Novembre correspond au 8ème mois et répond au nom de Tazaungdaing, d’où le deuxième nom du Balloon Festival. Pour fêter dignement la fin de la drache et par la même occasion célèbrer la pleine lune, les Birmans organisent tous les ans de grosses chouilles des lumières aux quatre coins du pays. Rep à sa Lyon. Sauf que chez eux, ce ne sont pas des monuments illuminés, non. Les Birmans préfèrent les lanternes petites ou géantes… Telles que les montgolfières de feu, en toute simplicité.
A fond les ballons au Taunggyi hot air balloon festival !
C’est dans le petite ville de Taunggyi que la petite sauterie se tient chaque année.Si tu n’as jamais entendu parler de cette bourgade, c’est sans doute parce qu’il n’y a pas grand chose à y faire, en dehors d’une pagode et de quelques mosquées. Pendant 5 jours, la tristounette Taunggyi va se métamorphoser pour accueillir le pays tout entier ou presque. Nombreux sont les Birmans à faire le déplacement, contrairement aux touristes qui ne sont pas encore très nombreux à s’y presser.
Ainsi, l’autre star du festival, ce sera toi ! L’occasion de faire le plein de sourires, de conversations dans un anglais approximatif et de selfies avec des gens hyper sympas et bienveillants.
La fête débute dès le jour venu. Stand de vêtements et accessoires kitch par milliers, orgie d’alcool et de street food (testée et moyennement approuvée), fête foraine plus que vintage (non testé étant donné l’âge avancé des grandes roues et autres bateaux pirates), musique à te décrocher les tympans (prévoir les boules quies). Force est de constater qu’il y a de l’ambiance (<-euphémisme).
Dès l’après-midi, on s’affaire déjà à lancer les premiers ballons réalisés à l’effigie d’animaux. Rendez-vous sur le parterre central, planqué au coeur des kilomètres d’allées. Pas de chance pour le lion qui terminera sa courte vie dans les flammes tandis qu’un canard et un éléphant s’élancent à tour de rôle dans le ciel. A chaque lâché réussi, c’est une véritable danse de la joie qui vient célèbrer cette victoire.
La nuit, toutes les montgolfières ne sont pas grises
Alors que le soleil a été voir dans son lit s’il y était, la lune est belle et bien réveillée. Pour le dernier soir du festival, l’astre est beau et plein. Les choses sérieuses peuvent débuter. Ce que les touristes que nous sommes ignorons, c’est qu’il s’agit d’une véritable compétition entre les équipes qui ont travaillé durant un an pour nous offrir ce spectacle… et pour tenter de rafler une coquette somme (une dizaine de milliers de dollars paraîtrait-il).
Ainsi, chaque team n’hésite pas à claquer des milliers de dollars pour fabriquer la plus belle des montgolfières qui s’élancera parfois sous les couleurs d’une marque qui les aura sponsorisés.
C’est le moment de s’éloigner du parterre central, histoire d’admirer le show sans danger. Les minutes défilent sans aucun décollage à signaler. Des policiers nous informent alors que le vent empêche le bon déroulé des festivités. Deux jours plus tôt, un ballon avait fini sa course sur les spectateurs. Mieux vaut donc ne pas prendre de risque…
Une heure et demi plus tard, alors que l’espoir commence à s’envoler -contrairement aux montgolfières- une toile s’élève dans l’obscurité. C’est bien celle du ballon tant espéré qui commence à se dresser. 30 bonnes minutes sont nécessaires à une équipe d’une vingtaine d’hommes pour envoyer le fruit de leur travail dans les cieux.
Gonflée avec des torches en feu, la lanterne géante s’envoie enfin en l’air dans l’hilarité générale. Le temps a suspendu son envol à l’inverse du ballon qui fait le show : feux d’artifices, pétards, bougies, voire même dynamite… La bête ne passe pas inaperçue dans le ciel sombre de Taunggyi. Trois montgolfières plus tard, il est temps pour nous de nous envoler à notre tour dans notre lit. Le Taunggyi hot air balloon festival, c’était trop de la ball(on)…
Le résultat en vidéo !
(Et la version vidéo !) pic.twitter.com/DNbZE9WafP
— Solène – Solcito.fr (@BlogSolcito) 7 novembre 2017
***Les conseils ***
Pour y aller :
Tous les chemins mènent à Taunggyi, même si cela peu être un peu long. Paris >> Yangoun via une escale (aucun vol direct ne relie encore l’Europe à la Birmanie) >> Heho en avion ou Niang Shwe en bus direct >> Taunggyi en taxi collectif (autour de 12000 kyats par personne) ou un taxi individuel à partager (15000 kyats minimum par jour et par personne).
Pour esquiver les bouchons :
Commencer le matin par une visite du temple Kakku situé non loin de Taunggyi. Le jour de la pleine lune (et donc le dernier jour du festival) les locaux font la chouille dans les allées remplies de milliers de stuppas.
Le soir, quitter les lieux vers minuit, avant que la foule ne se décide à faire de même.
Pour vivre le festoche en toute sérénité :
La Birmanie est un pays plutôt sûr pour les étrangers (excepté dans les zones fermées aux touristes évidemment) mais comme dans n’importe quelle grosse manifestation, il convient de prendre un minimum de précautions. Prend garde aux deux roues (autorisés dans l’enceinte) et éloigne-toi au maximum de la zone de lancement des montgolfières afin d’éviter les mouvements de foule. Les vrais accidents sont rares mais il vaut mieux rester prudent.
Pour que tes nuits soient douces (et calmes) :
Après ce cocktail de décibels, tu seras probablement ravi(e) de dormir au calme. Si tu préfères vraiment rester sur place, je te conseille d’opter pour un hôtel à l’extérieur du centre à l’in-star du Royal Star Hotel (No. 114, West Circular Road, Taunggyi 11111). Edifice moderne de plusieurs étages avec terrasse sur le toit, il propose des chambres double autour de 40 euros.
Sinon, je te conseille de poser tes valises au bord du célèbre lac Inle. C’est sans doute le moment idéal de casser sa tirelire pour passer un séjour de rêve dans l’un des endroits les plus paisibles du monde, certaines rives n’étant pas polluées par le bruit des bateaux. Cap sur le Novotel Inle Lake Myat Min (Mine Thauk Village, Inle Lake, Nyaungshwe). Installé les pieds dans l’eau, cet établissement de rêve propose des chambres et des villas sur pilotis à tomber (au sens figuré ein), un spa, deux restos et une piscine à débordement avec vue sur le lac. L’hôtel propose également moult excursions et peut s’occuper de tes résas de transport si besoin. A partir de 120 euros la nuit en chambre double.
Photos Julie Ma.
3 commentaires
il a l’air très chouete ce festival ! Le Myanmar n’est pas un pays où j’ai prévu d’aller tout de suite mais ça me tente bien du coup!
Myanmar est un pays qui ne fait rêver depuis longtemps.
Merci de ce magnifique article, tes photos sont à tomber .
Merci à toi Chacha. Je te conseille d’y filer dès que tu pourras. Tu pourras continuer à rêver sur place devant tant de beauté.