Last Updated on 12 mai 2015 by Solcito
Souviens-toi le printemps dernier, je me lançais dans le merveilleux monde de la course en participant à la Color Run. Une belle expérience qui ne m’avait pourtant pas fait renfiler mes baskets le reste de l’année… Ceci jusqu’au week-end dernier. Alors que j’aurais pu passer mon samedi à refaire le monde en terrasse ou à glander dans un canapé, j’ai préféré m’enquiller 13km, me rouler dans la boue et me jeter dans une eau à 6 degrés. Résumé d’une formidable journée sur le bien nommé camp militaire de Frileuse, heure par heure, épreuve par épreuve.
J-2 :
Tiens un texto. ce sont les Gentils Mud Organisateurs qui tentent de me mettre la pression. Raté, je suis au taquet.
J-1 :
19h :
Les choses sérieuses commencent avec la RATP qui aurait pu être la partenaire officiel des Mud Days. En cours de parcours et en pleine heure de pointe, tous les voyageurs sont invités à descendre et à poursuivre le trajet en bus. Première épreuve de ce Mud Day avant l’heure : réussir à entrer dans ce bus bondé et tenir debout sans vaciller durant les 45 mn de trajet et les 1001 coups de frein. Challenge accepted et reussissed.
21h :
Arrivée triomphante à Cergy où je vais passer une (sage) nuit à grands renforts de féculents, grands verres de jus méga-vitaminés et dodo très tôt.
00H00 :
Le voisin ne fait pas le Mud Day et nous le fait savoir par des solos nocturne de guitare. Je vais gentiment lui rappeler que la Nouvelle Star, c’est l’année prochaine. Demain, c’est Koh Lanta.
JOUR J :
8h15 :
« Il est 8 heures et quart du matin, faut se réveiller, han, j’ai sommeil. Alors un peu de musique pour se mettre en train » comme dirait la dame dans la pub. Elle a raison. Je ferais n’importe quoi pour chasser cette petite boule au ventre qui me rappelle le pétrin dans lequel je vais bientôt fourrer les deux pieds. N’importe quoi comme prendre une douche 2 heures avant de me rouler dans la boue.
11h :
Pénétrer dans le Camp militaire de Frileuse, c’est un peu comme monter dans un bus de la RATP en heure de pointe. Mais force est de reconnaître l’efficacité du staff. Après un grand tour de manège dans l’enceinte, la voiture est garée, les lacets refaits, le dossard récupéré, le bracelet accroché et les affaires confiées à nos supporteurs/photographes de choc.
11h20 :
Notre préparation minutieuse nous fait louper l’échauffement de groupe et nous mène tout droit dans le sas de départ avec nos confrères Mudiens dont la plupart semblent solidement préparés et/ou déguisés. Un chauffeur ambiance tout ce petit monde qui n’est pas venu pour tricoter mais pour en découdre avec les épreuves.
11h30 :
Le départ est donné. Notre troupeau d’une centaine de Mud Guys trottine sagement, les uns derrière les autres. La première épreuve – des bottes de pailles à gravir – permet aux premiers de la classe de commencer à distancer les autres (#fayots).
11h40 :
Même plus peur, même pas mal. Finalement cette course, c’est plus un parcours de santé que du combattant.
11 h50 :
J’ai chaud, je vais mourir, mon cœur veut s’échapper de ma poitrine et moi de cette course. Qui a eu l’idée d’installer un parcours de barbelés puis une montée à 80°. QUI ?
12 h :
Le plat revient, le soleil brille. Mon cœur, mes jambes, mon cerveau et moi-même nous mettons d’accord pour ne pas baisser les bras (qui eux ne sont pas vraiment d’accord) (mais on ne leur demande pas leur avis).
12h10 :
Premier point de ravitaillement. J’ai envie de pleurer de joie / serrer les bénévoles dans mes bras / passer le reste de la journée à boire des verres d’eau avec eux (ne pas rayer de mention inutile).
12h30 :
13 kilomètres à pied, ça use, alors imagine la même avec 22 obstacles. Tunnels étroits à franchir, murs de plusieurs mètres à enjamber, pneus géants à trainer, poutre à traverser avec des chaussures trempées, bassin de flotte à 6°C, « shoots » de coups de jus… Je fais mon marché au fur et à mesure de la course en esquivant ça et là les épreuves dont la tête ne me revient pas. Je suis une Mudviette qui s’assume.
13h :
Tout cela est bien sympathique mais on m’avait promis des litres de boue, des mares de joyeuse bouillie marron dans lesquelles barboter.
13h05 :
Les piscines de joyeuse bouillie font leur entrée, rapidement suivies par un toboggan d’eau et des glissades à même la terre dans la forêt. Mes fringues font la tronche mais moi je suis à la fête.
14h :
Mes chaussures font toujours la gueule et menacent à tout moment de m’envoyer dans le décor que je prends tout de même le temps d’admirer. C’est beau les Yvelines (mais loin) (mais beau) (mais loin).
14h30 :
Une pancarte nous indique que nous sommes à 10mn de la Mud Ligne d’Arrivée, de la Mud Beer et de la Mudaille (mais à au moins 3h de la Mud Douche) (les Yvelines, c’est beau mais c’est loin).
14h40 :
La pancarte disait vrai. Libérée, délivrée, je ne courrai peut-être plus jamais. Mais quel fierté d’avoir terminé.
J+1 et bilan des courses :
La Mud Beer était sans doute la meilleure bière que je n’ai jamais bu de ma vie. Le trajet en transport en commun le plus compliqué à gérer (coucou la boue et les décalcomanies sur la tronche), la douche la plus douloureuse (hello les coups de soleil et les courbatures) et la lessive la plus laborieuse (salut les fringues à faire tremper toute une nuit). Mais croirais-tu si je te disais que je résignerais sans hésiter ?
Plus d’infos sur les courses à venir en province et préinscription pour le Mud Day Paris 2016 >> ici <<.
8 commentaires
Bravo à toi courageuse coureuse et combattante, tu es maintenant prête à tenter les épreuves d’entrée au GIGN ou chez les pompiers de paris. Un prochain article peut-être !
Alors là je suis sur le c… Toi…So…le mud day… WTF !! Je sais pas si tu avais tes baskets pump que tu mettais au lycée mais je dois l’admettre tu m’as scié ! Championne (et surtout pour le bus RATP)
D’une Mud winneuse a une autre: superbe article tout à fait juste!
Mais c’etait vraiment un moment génial! A refaire
L’an prochain, la version Mud day en équipe?
Super en terme de cohésion!!!
Bravo pour ton super article !
C’est excellent !
[…] la course colorée, le jour de la boue et l’opération commando, il fallait bien me jeter de nouveau dans l’eau (vive). Et […]
[…] Troisième tâche de la journée : gravir les montagnes à défaut d’avoir le pouvoir de les déplacer pour sa moitié. Bien que les falaises de droite soient également accessibles en voiture, je ne pourrais que te conseiller de faire l’ascension à pied. La récompense à l’arrivée vaut toutes les médailles du Mud Day. […]
[…] amateurs de vieilles pierres et d’Histoire, le Pérou l’est également des trekkeurs. Sportive du dimanche, j’ai tenté l’expérience de l’un des plus beaux treks du monde. Bref, […]