Ce n’est pas la première fois que l’on parle Pays-Bas par ici. Il faut dire que le pays a de solides arguments : des fromages, des villes croquignolettes, des activités ludiques, des tulipes et des fromages. Il était grand temps que je t’emmène dans l’une des cités les étonnantes du pays, voire même d’Europe : Madame Rotter. Entre gratte-ciels et bicoques anciennes, port ancien et bateaux nouvelle génération, Rotterdam embarque ses visiteurs dans une époque non identifiée. Monte dans ma Delorean, je t’emmène en week-end à Rotterdam, pour un voyage dans le temps.
Rotterdam à croquer
Il fait nuit depuis longtemps lorsque les portes de la gare futuriste ultra design s’ouvrent devant moi sur la ville. Autour de nous, des buildings par dizaines, de larges avenues et pas mal de restos et de take away. A partir de maintenant et jusqu’à la fin du séjour, je ne vais faire que de manger/bouffer/me sustenter, tantôt junk food (pas bien), tantôt restos heatlhy aussi bons pour le palais (bien) que beau à Instagramer (pas bien). Aucune raison de culpabiliser : ici comme dans le reste du pays, on marche, on vélotte à fond la forme et/on grimpe des escaliers par milliers.
C’est par exemple par une volée de marches que l’on accède au Op Het Dak (« Sur Le Toit » en français) perché – je te le donne en mille- sur un toit. Le genre d’endroit complètement insoupçonné où je serais capable de retourner en faisant la roue à cloche-pied. Restaurant extrêmement délicieux constitué de produits frais de saison (mention TRES spéciale pour le houmous), le lieu s’offre également le luxe d’être une ferme urbaine. Un coup d’oeil sur le roof top-jardin suffit à tomber instantanément amoureux de son partenaire de tablée, à ne plus savoir qui ou quoi dévorer.
Rotter-damn it !
Pas encore remise de mes palpitations culinaires, je reprends la route pour une deuxième razzia d’émotions. Direction la périphérie de la ville pour découvrir le fief d’une star locale, néanmoins inconnue au bataillon francophone : Monsieur Daan Roosegaarde. Si tu ignores qui est ce monsieur, je t’invite à aller consulter l’ami l’Express en cliquant sur le lien. Autant te dire que passer un moment avec lui équivaut au Pays-Bas à taper le bout de gras avec un certain P. Starck (pas celui de GOT, l’autre).
Sympathique et souriant, l’homme nous fait le tour du propriétaire en nous présentant sa team de designers et d’ingénieurs. En plus de créer la beauté par le biais d’installations ingénieuses et terriblement poétiques, Daan imagine un monde meilleur. Une planète plus jolie dans tous les sens du terme. La preuve avec sa Free Smog Tower dont la mission principale consiste à aspirer la pollution. Non content d’avoir inventé un purificateur géant, le Hollandais a une l’idée ingénieuse de compresser les particules de carbone collectées par sa machine pour les insérer dans des bagues – les Smog Free Ring – et des boutons de manchette (pas de jaloux), le tout en édition limitée. Il faudra toutefois se délester de la somme de 250 euros pour en être l’heureux propriétaire. Et de se demander pourquoi toutes les villes du monde ne sont pas déjà équipées de la Tour de Daan.
Quelques mètres plus loin, toujours au royaume du No Man’s Land de cette banlieue hollandaise, je découvre d’autres initiatives toutes aussi louables, à l’image du Sponge Garden, en construction lors de mon passage. Utilisant une riche variété de types de sols et d’espèces végétales, le bureau d’urbanisme et d’architecture paysagère « De Urbanisten » teste un large éventail de dispositions écolos dans l’espace public urbain. Comment retenir l’eau en période sèche ? Comment absorber les excédents d’eau ? La réponse : le Jardin Eponge pardi ! Outre ces vertus, l’endroit permet de se balader cheveux au vent, relax et détendu, dans un cadre agréable, loin du tourbillonnement du centre ville.
Rotter-dame, reine de la nuit
Pleine de toutes ces actions positives, je retourne dans le centre pour assister à l’apothéose de cette journée : le lancement à domicile de Waterlicht, le spectacle lumineux de Daan R. inauguré dans le parc du musée Kunsthal. Inondation virtuelle composée de papillons vagues de lumière, le show est un clin d’oeil au Westzeedjik qui protège la zone entre Gouda, Leiden et Rotterdam des inondations, et ceci depuis le XIIIe siècle.
Dès la nuit venue, c’est un raz-de-marée de faisceaux colorés qui asperge le jardin pour montrer comment l’eau pourrait être une véritable menace pour nous autres, les êtres humains. Une déception cependant : l’absence de musique ou de sons pour s’envelopper entièrement dans cette oeuvre d’une poésie inouïe (et oublier les murmures, voire les cris des voisins). La soirée s’achève par un test des restaurant-bars de la ville, en vue de vérifier les talents de Rotter-dame, la dancing queen des Pays Bas (challenge relevé haut les pieds).
Rotterda-modernité et tradition
Le lendemain, c’est une journée le pied entre deux chaises qui débute entre deux averses et deux ciels bleus. Outre ces préoccupations météorologiques (et donc vestimentaires), une autre décision s’impose : vers quelle Rotterdam se diriger en premier ? La ville d’antan ou la cité de demain ? J’opte pour un voyage dans les années 70 à pied, afin de découvrir enfin les célèbres maisons cubiques jaunes comme le logo de ce blog (c’est dire).
Il n’y a pas encore foule lorsque je pénètre dans l’œuvre magistrale de Piet Blom. Quelques marches mènent à cet enchevêtrement de toits et de sols complètement déroutantes. On ne sait plus trop où est le cucul et la tétête des bêtes mais qu’importe, l’endroit est fortement rigolo. Première surprise : l’une des maisonnettes se visite moyennant une petite participation financière. Un conseil express : venir tôt, sous peine de jouer des coudes, voire même des pieds pour te frayer un passage entre deux familles et trois Instragrammeurs.
Je suis déception lorsque je découvre que le plancher est droit (malgré l’inclination des maisons à 45°) et que les locaux ne passent pas leur journée à se promener chez eux comme Christine and the Queens (comprendra qui veut). Note que tu pourras avoir la chance de séjourner dans l’une d’entre elles. Une auberge de jeunesse a en effet eu la bonne idée de poser ses cartons dans l’une des bâtisses jaune poussin (adresse en fin d’article).
Rotterdam-atelos (hissez haut)
La journée se poursuit à naviguer gaiement entre XX et XXIème siècle, ici dans le port d’AmsterRotterdam, là dans la cour du superbe hôtel de ville épargné par la Seconde Guerre Mondiale, là-bas sous les halles du marché couvert. Avec sa superficie au sol aussi grande qu’un terrain de foot, ses décos murales et ses étals de fleurs et mets alléchants, le Markthal est un détour obligatoire pour tout épicurien qui se respecte (et pour mon estomac qui crie famine et désespoir).
Après le déjeuner express, c’est l’heure de revenir dans le présent avec la visite du musée Kunsthal de la veille. Les lumières de Daan Roosegaarde sont éteintes mais ses milliards d’expositions temporaires ne manquent pas de charme. Mention spéciale pour l’exhibition dédiée aux surfeurs et ses splendides photos en noir et blanc (coucou Kelly Slater, ça farte ?) lors de mon passage.
Ces A/R successifs dans le temps me mènent sur l’autre rive de la Nouvelle Meuse, non sans avoir enjambé cette dernière via le pont Erasme (1996). Posé sur la pointe Wilhelminapier, l’ancien terminal maritime de la ligne Holland-Amerika (1917) devenu hôtel (1993) regarde vers le large. Si les prix et les dispos ne sont pas très friendly pour tous les voyageurs, je t’invite à t’y promener, ne serait-ce que pour admirer sa déco Art Nouveau et son mobilier vintage.
A un jet d’enclume de là, un tour dans le musée de la photo s’impose. Pour ma part, je fûs malheureusement contrainte d’expédier la visite (ultra-intéressante) pour cause d’une sombre histoire de timing et de train de retour. Je ne peux toutefois que te chanter et même te danser les louanges des clichés sublimes que j’y ai croisés.
Mais déjà les 12 coups de l’horloge indiquent qu’il est l’heure de rentrer dans mes pénates bordelaises. Un dernier tour dans le quartier de la gare à la recherche de fresques de street art (trouvées !) et il est temps de rentrer dans le présent / pays / ville / appartement / lit, tous les cinq situés à quelques 1028 kms de là. Au revoir Dame Rotterdam, au revoir Marty, rendez-vous (peut-être) pour un prochain voyage dans le futur.
***Week-end à Rotterdam, les bonnes adresses***
Pour y aller : Je peux que t’encourager à prendre le train pour rejoindre Rotterdam. Un TGV en direction de Paris si tu as la chance de vivre dans une belle ville de région puis un train en direction de la gare de Rotterdam (voir paragraphe numéro 1 de cet article).
Pour que tes nuits soient douces :
* Tu n’as pas trop de sous et cherche une expérience sympathique : Stayokay Rotterdam Cube Hostel – Overblaak 85-87, 3011 MH Rotterdam. Tél. : +31 10 436 5763. https://www.stayokay.com/en/hostel/rotterdam
* Tu es blindé ou possède un capitale financier important : New York – Koninginnenhoofd 1, 3072 AD Rotterdam. Tél. : +31 10 439 0500. https://hotelnewyork.nl/
Autre établissement en catégorie supérieure : Saint James Hotel – Aert van Nesstraat 25, 3012 CA Rotterdam. Tél. : +31 10 760 5070. https://thejames.nl/
Pour que ta peau du ventre soit bien tendue :
- Op Het Dak – Schiekade 189, 3013 BR Rotterdam. Tél. : +31 6 17744507. ophetdak.com/
Kaapse Maria (pour boire un verre et picorer) – Mauritsweg 52, 3012 JW Rotterdam. Tél. : +31 10 842 3978. - Ayla (bouffe méditerranéenne) – Kruisplein 153, 3014 DD Rotterdam. www.ayla.nl/
Quoi faire à Rotterdam ?
- Le Studio Roosegaarde
Vierhavensstraat 52-54, 3029 BG Rotterdam. Tél. : +31 10 30 70 909. https://www.studioroosegaarde.net/ => N’hésite pas à contacter l’équipe si tu souhaites découvrir les lieux. - Le Sponge Garden
- Les maisons cubiques
Overblaak 70, 3011 MH Rotterdam. Ouvert de 10 à 18h (checker les horaires avant de partir). - Le port de Rotterdam
Oude Haven 3011 WB Rotterdam - Le Markthal Market
Verlengde Nieuwstraat, 3011 GM Rotterdam - L’Hôtel de ville et sa cour intérieure
Coolsingel 40, 3011 AD Rotterdam (ouvert de 8h30 à 17h) - Le Kunsthal Museum
Las Palmas, Wilhelminakade 332, 3072 AR Rotterdam. Tél. : +31 10 203 0405. https://www.nederlandsfotomuseum.nl/
Plus d’informations : Hop, un petit tour sur le site de l’office de tourisme des Pays-Bas
Cet article a été réalisé dans le cadre d’un voyage organisé par l’office de tourisme des Pays-Bas. Je les remercie vivement pour leur invitation et suite comme à l’accoutumée libre de mes écrits.
4 commentaires
Rotterdam-atelos (hissez haut)… Ouf! Je suis sans mot devant ce jeu d’esprit pas du tout tiré par les cheveux! Sans blague, je suis passé à un cheveu (t’as vu, je peux faire des liens douteux moi aussi!) d’aller à Rotterdam plutôt que Bruxelles, l’an dernier. Mais je suis presque heureuse de ne pas y être allée, j’ai maintenant de bien meilleures adresses lorsque je m’y rendrai! Ce resto sur le toit m’appelle!
Je crois que l’on commence à déteindre sur toi ma pauvre Annabelle, car je valide complètement ce jeu de mot :)
Tant mieux si je te fais profiter de mes bonnes adresses rotterdamiennes, mais n’oublie pas de passer aussi dans le sud-ouest quand tu reviendras traîner en Europe !
Une belle découverte Je ne connais pas du tout Rotterdam mais tu m’a donné furieusement envie de sauter dans ma voiture et d’aller voir la belle
Ok mais si tu viens, viens en Delorean.
Merci pour ton commentaire chère Chacha. Tu sais que tu bienvenue ici quand tu veux (et pas besoin de frapper à la porte).