Last Updated on 19 décembre 2024 by Solcito
Il est un lieu à une poignée d’heure de la France (moins de 5h de Bordeaux) qui permet de faire croire à ses amis que l’on est quelque part dans l’Ouest Américain, le tout sans exploser son PEL et son bilan carbone. Une photo postée sur Insta et tout le monde pensera que tu baroudes à l’autre bout du monde. Ce lieu, c’est le désert des Bardenas Reales (plus communément appelé Bardenas) en Espagne. 41 845 hectares d’une beauté indécente à découvrir de toute urgence.
Les Bardenas : un désert insolite é-tonnant-poustouflant
On a marché sur la lune : voilà ce que vous pourrez dire, vous aussi, après avoir crapahuté sur les terres arides de ces terres devenues parc naturel en 1999 et réserve de biosphère de l’Unesco en 2000. Blotti dans le sud de la Navarre, à 1 h 30 de Saragosse, 1 h de Pampelune et 2 h de nos frontières pyrénéennes, les Bardenas oscillent entre vastes plateaux et formations rocheuses, dans une palette de couleurs allant de l’ocre au rouge qui aurait rendu fous les impressionnistes.
Inutile de chercher âmes qui vivent ici. Personne n’est autorisé à y poser ses valises excepté les « légionnaires » qui séjournent toute l’année dans la zone militarisée et quelques courageux petits animaux. Renards, sangliers, serpents, lièvres et lapins, scorpions, lézards, salamandres… Mammifères et insectes y coulent des jours heureux en compagnie de nombreux volatiles comme le vautour fauve, l’alouette ricotta, l’aigle royal ou le vautour d’Égypte.
Plusieurs dizaines de millions d’années ont été nécessaires à mademoiselle Nature pour modeler cette petite merveille de ses mains d’experte. On compte trois zones pour trois expériences radicalement différentes :
– La Bardena Blanca au centre avec ses sols nus blanchâtres et ses cabezos (petites collines typiques du coin)
– El Plano au nord et sa terrasse cultivée presque plate qui barbote dans les eaux de la rivière Aragon
– La Negra et ses plaines à perte de vue ornées de strates de calcaire, de forêts de pins et de terre obscure
48h à l’autre bout du monde, mais à côté de la maison
C’est au mois de mars que nous décidons d’entamer notre expédition sur les terres arides de la péninsule ibérique. À peine arrivés au pays des merveilles, nous ne chômons pas. En route (mauvaise troupe) pour le centre d’information du parc afin de mettre la main sur la carte et échanger avec l’équipe pour obtenir toutes les infos.
Accompagnés d’un minus en bas âge, nous avons opté pour la voiture mais ce n’est pas le seul moyen de parcourir le parc. La partie Blanca se parcourt également à pied (trois sentiers), à cheval, en e-bike, à VTT (9 parcours) et même à Segway ! En revanche, la titine est indispensable pour circuler d’un point à un autre. Ici, point de bus, de métro ou tram pour se déplacer.
Nous choisissons une visite guidée en 4×4 de la Bardena « Blanche » pour nous mâcher le boulot et éviter d’avoir à gérer GPS et auto. Il est aussi possible de faire l’excursion en buggy ou en voiture électrique depuis 2023, accompagné d’une à cinq personnes (six comparses en tout donc).
En compagnie de Stefania, nous serpentons sur les pistes poussiéreuses afin d’accéder au plus près des points stratégiques. Durant 4 h assez magiques, nous passons d’une dinguerie à une autre :
– Le mirador de las Bardenas
– Le cabezo des Tres Hermanos (Trois Frères) et ses trois crètes
– La zone de protection spéciale des oiseaux « El Plano-Blanca Alta » avec les sommets El Rincón de las Rayas, Rallon et Cabezo de Sanchicorrota qui accueille les ruines château de Sanchicorrota en son sommet
– Le mirador de Juan Obispo pour observer les paysages typiques des Bardenas : sommets élevés, paysage agricole sec et végétation naturelle de la zone militaire
– Les Blanquizales (« Badlands ») et ses profonds ravins
– Le Vedado de Eguaras et les ruines du château de Peñaflor construit au XIIIe siècle (hors parc naturel)
– Le cabezo de Castildetierra et ses 28 m de hauteur, une formation géologique unique en Navarre et le symbole du parc où l’on peut prendre un selfie grâce à un ingénieux système !
Au milieu de toutes ces beautés, nous avons droit à une pause repas de qualité sous le porche de l’une des casetas (petites maisons du parc) pour nous remettre de nos émotions : fromage, pain, charcuterie et vin. On est bien Tintin (et nous aussi, on a enfin marché sur la Lune !). Organisée par Activia Expérience, la virée est proposée à partir de 250 € le tour.
Les Bardenas Reales en autonomie
Petit point pratico-pratique si tu décides de barouder en solo dans le désert des Bardenas : une route de 34 km permet de rallier les différents paysages incontournables de la partie Blanca. Note que la vitesse est limitée à 40 km/h et qu’il est strictement interdit de sortir de la piste.
Ouvertes 365 jours/365 (pratique), le désert se visite toute l’année mais uniquement quand le soleil nous fait l’honneur de sa présence. Le parc ferme ainsi une heure avant le coucher de Monsieur et ouvre une heure après son lever.
Si les Bardenas sont accessibles toute l’année, il est plusieurs périodes à éviter : l’été ou l’hiver pour éviter les températures extrêmes qui pourront quelque peu gâcher le séjour, les vacances scolaires espagnoles pour être un peu tranquille sur place et les moments de nidification des oiseaux. Pendant ce laps de temps (de février à août), la Communauté des Bardenas limite l’accès aux zones de la Ralla, Rallon, Pisquera, la Gorra et la Balsa de Zapata pour garantir la quiétude des oiseaux qui se prépare à pouponner.
Compte d’une demi-journée (le minimum syndical pour voir le principal) à deux journées pleines pour d’explorer la Blanca à fond et découvrir ses deux voisines à ton rythme. Moins « waou » sur le papier et moins connues, les deux autres Bardenas n’en sont pas moins jolies et se découvrent uniquement en autonomie.
Un dodo bien mérité dans le plus fou des hôtels
Que tu sois en autonomie ou en tour organisé, un seul point de chute : le bien nommé hôtel Aire. Peut-être as-tu déjà aperçu des photos de son look futuriste entre deux scrolls sur ton feed d’actualité ?
Avec ses chambres nichées dans des cubes ou des bulles transparentes posés au milieu de nulle part, l’hôtel Aire est un petit bijou dans lequel il faut avoir séjourné / mangé une fois dans sa vie, même s’il faut sacrifier un petit bout de son livret A. Un rêve de plus coché dans ma bucket list.
Au programme : un apéro (offert) constitué de délicieuses chistorras grillées dans le feu de camp, un dîner gastro de six plats au restaurant, une piscine d’eau salée où plonger son corps après une journée de visite, un petit déjeuner à tomber, une nuit la tête dans les étoiles et un réveil les yeux dans le soleil…
Hôtel Air Bardenas – Ctra. de Ejea, NA-125, km. 1, 5, 31500 Tudela, Navarra, Espagne. Tél. : +34 609 82 89 12
À partir de 249 € la nuit en chambre double, 349 € en cube, 399 € en bulle. Petit déjeuner à 22 €. Menu « Dégustation de Verduras » à 48 € (eau et pain inclus).
Pour continuer sur ta lancée, je te conseille de poursuivre ton voyage en Espagne dans l’adorable village voisin de Tulela, la ville de Saragosse ou à Pampelune qui accueille une fois par an les célèbres fêtes.
1 commentaire
Insolite et attirant Merci pour ce trip road !