Last Updated on 24 janvier 2019 by Solcito
Allons enfants de la patrie, le jour de galère est arrivé. Autant annoncer directement la couleur, celui du 14 juillet est plus rouge écarlate – à l’image du plan Vigipirates – que bleu comme le ciel des Champs Élysées. Mais s’il s’agit d’un mini parcours du combattant pour le peuple, celui-ci se doit de le vivre une fois dans sa vie. C’est en tout cas je me suis dit, mardi 14 juillet dernier. Pour toi public, j’ai testé vivre le défilé du 14 juillet à Paris.
8h30 :
Le soleil vient de se lever, encore une belle journée. J’allume machinalement la télé. Il va bientôt arriver, l’ami Hollande pour le défilé.
8h31 :
8 ans que je suis à Paris et pas un seul défilé à mon actif. Non que je sois particulièrement fan de l’univers militaire (#euphémisme) mais cela fait partie de la culture de notre pays. Je me dois de sacrifier une grasse matinée fériée pour y aller.
8h50 :
J’y vais mais j’ai peur. Vus de la TV, les trottoirs des Champs semblent pourtant déserts. Pas une âme qui vivent derrière les barrières, exceptés quelques militaires. Joli fail des journalistes qui ne montrent que le côté lumineux de la force (les zones de l’avenue fermées au public).
8h52 :
Rapide tour sur le site de la RATP pour un point de la situation. La station Charles de Gaules Étoile ? Fermée. Franklin Roosevelt ? Encore fermée. George Clémenceau ? Idem. Il va y avoir du sport ou tout au moins une bonne dose de marche à pied pour rejoindre la plus « belle » avenue du monde. Je suis au regret d’informer à mes Birkenstock qu’elles vont devoir rester à la maison. Ce sont mes Adidas qui vont être contentes.
9h :
Petit check sur les Internets pour dénicher les conseils de mes confrères qui se sont jetés dans le bain (de foule) citoyen les années précédentes : 1/tenter de gratter une invit (raté), 2/débarquer sur les Champs dès les premières lueurs du jour (encore raté), 3/se poster dans des rues adjacentes à partir du métro Madeleine (bonne piste à creuser).
9h15 :
Douche, baskets, chapeau, crème et lunettes de soleil. Je suis parée.
9h20 :
J’ai oublié la bouteille d’eau. Très intelligent dans une zone où la moindre bouteille coûte le bras dont j’ai besoin pour prendre des photos.
9h45 :
Arrivée à la Madeleine où le calme semble régner avant la tempête. Barrières, flics à tous les coins de rues… Sans accréditation, j’ai le choix entre assister au dispersement des troupes rue Royale ou me tenter une opération commando sur les Champs.
9h50 :
C’est parti pour la mission à travers les (rares) petites rues ouvertes au public. A force de nous faire serpenter, j’ai l’impression d’être dans la file d’attente d’une attraction de Disneyland.
10h20 :
Alléluia, je vois la ligne d’arrivée. Il y a foule sur les Champs. Les télés nous auraient menti. J’arrive tout de même à me faire une place à une bonne dizaine de mètres des stars de la journée.
10h30 :
Postés au milieu de l’avenue, les soldats ont l’air de s’ennuyer sec. Le public aussi. Tout le monde attend le top départ des Alpha Jet et leur drapeau de fumée. Il y a bien une « animation d’ouverture » comme l’indique le programme, mais il y a que les VIP et autres président de la République qui ont l’honneur d’en profiter.
10h45 :
Les Alpha Jet, rafales, bombardiers et avion présidentiel (55 appareils au total tout de même) passent au dessus de nos têtes et nous raflent un tympan au passage.
10h55 :
Place au défilé. Applaudissements du public en délire lors du passage des troupes d’unités d’élite et des pompiers. Bons joueurs, les militaires font le boulot sans se vexer.
11h30 :
C’est au tour des 31 hélicos de l’armée de terre, air, marine nationale, gendarmerie nationale et sécurité civile de se montrer (et à notre 2ème tympan de décrocher).
11h33 :
Tiens on dirait Valérie Twierweiler.
11h34 :
Ce n’était pas Valérie Twierweiler.
11h35 :
Et tandis que revoilà la sous-prefète et les troupes motorisées, à base de tanks et autres gros engins à canon.
11h45 :
Les canassons piquent la place des chars. Il est temps pour moi de m’éclipser et de féliciter intérieurement les 3 501 hommes et la centaine de chevaux qui ont fait le show.
12h02 :
Je suis devenue pro des défilés. Sur le trajet du retour, j’atterris comme par magie dans les « backstages » aka la rue Tronchet. Militaires mexicains, troupes d’élite… Les héros du jour se laissent approcher et photographier par les badauds. Il y a même encore un parachutiste dans les cieux. Cela sera finalement le meilleur moment de la matinée, tandis que mon appareil choisit ce timing pour rendre l’âme. Ce que je ne vais pas tarder à faire si je ne bois immédiatement pas 20 litres d’eau. Il faut sauver le soldat-cito illico.
3 commentaires
Sympa ce petit reportage, il est très agréable à lire. Perso je n’avais jamais pensé à aller voir ce défiler mais si j’en ai l’occasion pourquoi pas !
[…] la course colorée, le jour de la boue et l’opération commando, il fallait bien me jeter de nouveau dans l’eau (vive). Et comme je ne fais jamais les choses […]
J’ai bien aimé ton blog !!