Et tandis que revoilà la fin du festival de Cannes (et de la sous-prefète) je t’embarque aujourd’hui à la découverte d’un festoche beaucoup moins bling mais tout aussi wizz. Peut-être parce que l’événement en question se situe dans une région qui me tient particulièrement à coeur. Peut-être aussi car ses protagonistes n’avaient pas l’ambition de devenir chroniqueurs sur NRJ12 contrairement à bon nombre de figurants cannois. Le festival des impressionnistes revient cette année pour un moment haut en couleurs. De Giverny au Havre en passant par Caen et Rouen, suis-moi pour une journée hors du commun sur la route de grands personnages.
8h32, gare Saint-Lazare, ville lumière
« Les grands voyages ont ceci de merveilleux que leur enchantement commence avant le départ même » a dit un jour Joseph Kessel. Une belle citation qui rattrape comme elle peut le décor peu exotique de la gare Saint Lazare malgré ses Corail Intercités aux couleurs de l’événement. Organisé tous les trois ans, le festival Normandie impressionnistes a attiré 1,8 millions de spectateurs lors de la dernière édition. Lancée au mois d’avril, la cuvée 2016 se tiendra jusqu’au 26 septembre avec au programme des réjouissances : des concerts, des manifestations théâtrales, 450 expos et j’en passe. Après le thème de l’eau en 2013, ce sont les portraits qui se font tirer cette année.
10h32, musée des beaux-arts de Rouen
Le festoche commence sur les tableaux de roues avec ces « Scènes de la vie impressionniste » concoctées par le musée de Rouen. Manet, Renoir, Monet, Morisot… Toutes les stars du courant ou presque sont du voyage. Enfance, adolescence, société, intimité, portraits de famille… A travers des centaines de portraits, les principaux thèmes de la vie témoignent du quotidien de ces grands artistes qui « avaient conscience de vivre une époque de grand changement » selon le conservateur de l’expo. Et dire que Snapchat n’existait pas encore…
Du 16 avril au 26 septembre.
13h38, musée d’art moderne André Malraux, la puissance du port du Havre
Avec un nom pareil, Eugène Boudin n’était pas forcément prédestiné à tirer le portrait de superbes créatures. Monet a pourtant avoué « tout devoir » à ce grand artiste né à Honfleur en 1824. Si le peintre est moins connu que certains de ses collègues, il leur fait aujourd’hui un beau pied de pinceau avec l’expo « L’atelier de la Lumière » qui lui est consacrée au Havre. Dans les allées du MuMa (à ne pas confondre avec le MOMA new yorkais) on découvre l’évolution de la technique de l’artiste, de ses premiers portraits en bord de mer à ses esquisses, en passant par ses « beautés météorologiques » mettant en scène les paysages normands. Pour peu, on se croirait vraiment devant les falaises d’Etretat devant une mer déchainée.
Du 16 avril au 26 septembre.
16h02, musée des beaux-arts, Caen
Voilà une expo qui a la frits ! Et qui prouve que la Norvège ne sait pas produire que des fjords et autres aurores boréales. La destination a aussi vu naître des artistes de talent comme Frits Thaulow. Né en 1847, le jeune Frits découvre la ville lumière en 74. En 92, il y pose ses valises mais continue de parcourir le monde dès qu’il a l’occasion. A chaque pérégrination, il plante son chevalet et peint la nature avec une technique qui n’appartient qu’à lui. Un talent à retrouver dans cette premier retrospective baptisée « Paysagiste par nature », en honneur à ce citoyen du monde, écolo avant l’heure.
Du 16 avril au 26 septembre.
17h05, musée de Normandie, Caen toujours
Bond de géant dans le temps avec cette expo haute en couleurs dédiée non pas à la peinture mais à la photo de John Batho. Né en 1939, le benjamin de cette sélection débute la photo en 1961. A travers huit séries (les parasols de Deauville, les nageuses de Trouville, Giverny, Nuages Peintures…), le normand expose sa vision des nuances. Ici, pas de gris mais une explosion de coloris qui sauve de ce printemps pourri.
Du 16 avril au 26 septembre.
20h45 : musée des impressionnistes, Giverny
Il fait nuit noir lorsque nous débarquons dans la bourgade de Monet. Le jardin et la maison ont verrouillé leurs portes depuis longtemps mais le musée fermera l’oeil plus tard. Avec l’exposition « Caillebotte, peintre et jardinier », nous allons en voir de toutes les couleurs pendant plus d’une heure. Considéré pendant des années comme un collectionneur de tableaux (de ses potes Renoir ou Monet pour ne citer qu’eux) Caillebotte était aussi un peintre de grand talent. En témoigne le nombre de chef-d’oeuvres qu’il a laissé derrière lui. Les trois salles du musée nous dévoilent les différentes étapes de sa vie par le biais des lieux où l’artiste de l’ombre a séjourné : le Paris made in Haussman, Yerres dans l’Essonne, la Seine et ses explorations normandes et enfin, le Petit Gennevilliers dans lequel le peintre-jardinier restera jusqu’à passer le pinceau à gauche.
Du 25 mars au 3 juillet.
**Les conseils pour un festival des impressionnistes réussis**
Y aller :
Tous les chemins mènent en Normandie de la gare Saint Lazare ou via l’A13 en voiture. Tous les lieux de l’expo sont disponibles ici.
En profiter :
Cette année, une carte nominative donne accès à plus d’une centaine d’avantages (réducs sur les expos, les déplacements et les hôtels, découverte des coulisses, vernissages…) pendant toute la durée du festival. Disponible au prix de 4 euros, elle est rentable à partir de 2 expositions visitées. Il serait ballot de ne pas en profiter.
2 commentaires
normandie tous impressionistes. J’ai pu voir le festival grace à internet. C’est vraiment merveilleux. Hélas! je ne peux pas m’y rendre étant donné mon age et ma situation physique. J’insiste: il s’agit de quelque chose exceptionelle, surtout les promenades en bauteau dans la Seine, quand elle arrive au mer. Bartolomé Rios.
[…] tard, la virée s’achève par un déjeuner sur l’herbe au bord de la rivière, comme les impressionnistes il n’y a pas si longtemps, dans le cadre d’une journée spéciale organisée tous les […]