Last Updated on 22 janvier 2025 by Solcito
Le cirque Arlette Gruss, c’est une affaire (qui roule) de famille. Créé en 1985 par une certaine… Arlette Gruss, le spectacle attire les foules dans les différentes villes où il s’installe chaque année. Il faut dire que la Rolls des cirques n’a pas volé sa réputation. Loin des numéros de notre enfance, Arlette sort le grand jeu à ses spectateurs. Après avoir découvert le spectacle des 30 ans en 2015, je suis revenue deux ans plus tard souffler leur quarantième bougie.
Arlette Gruss : une histoire de 40 ans
Elle aurait voulu être une artiste. Elle a fait mieux que ça. Depuis ses débuts en 1985, elle a fait vivre des milliers d’hommes et de femmes qui ont fait de leur passion leur métier. Elle, c’est Arlette Gruss, la fondatrice du célèbre cirque du même nom associée à son conjoint Georgika Kobann. Fille d’un maître-écuyer, la dame était trapéziste et dompteuse de panthères avant de se lancer dans l’aventure. Chapeau l’artiste.
En 2006, Arlette passe malheureusement l’arme à gauche. C’est son fils Gilbert qui reprend le flambeau et qui gère d’une main de maître les 130 employés, les 50 semi-remorques et le chapiteau itinérant de 2700 places.
De mon côté, je n’ai jamais été fan de cirque. Lorsque j’étais gamine, les clowns me faisaient flipper, les chapiteaux non chauffés grelotter et la plupart des numéros bailler. C’était donc l’occasion de changer d’avis et découvrir les coulisses de cet univers.




2015 : 30 ans de tournées célébrées en fanfare
En 2015, je suis invitée à découvrir cette « micro-société durant une demi-journée à l’occasion de la première étape de leur spectacle « Écris l’histoire » (Gregory Lemarchal, si tu nous entends) réalisé pour les 30 ans de la compagnie. C’est à Bordeaux que les Gruss et leurs artistes posent leurs valises chaque année pour la première de leur spectacle.
Sous le ciel gris bordelais, je découvre que tout ce petit monde s’affaire bien avant d’entrer dans la lumière. À l’époque, Vincent Lagaf’ est l’un des deux parrains du spectacle et il souhaite visiblement que sa presta soit parfaite. Dommage pour nous, la marraine Sophie Marceau ne sera pas présente.
La balade se poursuit sous une tente géante où les éléphants prennent leur dîner. À l’époque, il faut 110 tonnes de foin, 35 de paille, 13 de viandes pour les fauves, 10 de carottes et de pommes et 10 de granulés pour nourrir les zèbres, lamas, fauves, dromadaires et autres sympathiques pensionnaires à poils et à plumes.
Depuis 2011, les conditions de séjour des animaux sauvages au cirque ont l’objet d’une réglementation hyper carrée. À l’époque, Gruss joue déjà le jeu en créant des écuries spacieuses dotées d’une extension, de grands enclos pour les pachydermes, une cage de récré avec piscine pour les fauves et un carnet de santé pour chacun. Dix ans plus tard, les animaux ont presque tous disparu, loi oblige. Il ne reste plus que les cheveux, crinières au vent.
La promenade se poursuit dans les allées où sont installées les caravanes des employés. Compteurs, branchements électriques, eau, ligne ADSL… Outre les couchettes, le cirque dispose d’un réfectoire, de bureaux, d’une école et de sanitaires. Il fallait bien la plus grande place d’Europe pour accueillir tout ce petit monde. Un vrai village dans la ville.
Si la balade t’intéresse, sache que le cirque la propose également au grand public contre la modique somme de 2 euros. Tu pourras peut-être en prime assister aux répètes si tu choisis le bon créneau, soit certains dimanches de 10h30 à 11h30.
2025 : les quarante hivers du cirque Arlette Gruss
On s’était dit rendez-vous dans dix ans, même jour (ou presque), même heure, même pomme (à peu près). Depuis dix ans, le chapiteau trône toujours sur la place sur la plus grande d’Europe chaque hiver, en attendant peut-être mon retour. Je décidais donc de lui rendre une petite visite un tristounet dimanche de janvier (celui qui précède le fameux Blue Monday, tu vois ?) pour de chouettes retrouvailles avec cette fois homme et enfant.




Et force est de constater qu’Arlette Gruss porte très bien la quarantaine. Des sièges encore plus conforts, des numéros toujours plus bluffants, un Monsieur Loyal fringué comme Stromae et un clown sans nez rouge mais avec de très bonnes blagues. Si je te dis que je fus l’une des « proies » de ses blagounettes, me croiras-tu ? Maintenant, je peux dire que j’ai fait partie de l’équipe d’artistes du cirque Gruss (et demander des royalties).
Mention spéciale pour le jongleur aux diabolos (standing ovation du public en délire pour l’artiste qui fut finaliste à la France a un incroyable talent, oui oui) à la sirène dans son aquarium, aux dix motards qui s’envolent en même temps dans une boule au milieu des spectateurs (ceci n’est pas un kamoulox) ou aux moult trapézistes et contorsionnistes dont les prouesses dans les airs m’ont scotchée.
Nous sommes loin, très loin, du cirque de mon enfance. Je ressors d’ici emballée comme jamais, bien décidée à y remettre régulièrement les pieds. Et pas dans dix ans, n’en déplaise à Monsieur Bruel.



Infos et résas : http://www.cirque-gruss.com/