Accueil Douce France La Halle de la Machine sur la Piste des Géants

La Halle de la Machine sur la Piste des Géants

de Solcito

La galaxie avait déjà ses gardiens, le temple toulousain a désormais également les siens. Ils sont faits de bois, ne s’appellent pas Groot mais portent de bien jolis prénoms. Avec leur 13 mètres de hauteur, Ariane et Astérion ont joué à l’araignée et au Minotaure pendant 4 jours au mois de novembre dernier. Une épopée urbaine qui a fait le bonheur des habitants de la ville rose et de ses visiteurs, ravis de faire connaissance avec les deux nouvelles recrues des célèbres Machines de Nantes. Parce que l’idée est née à Toulouse, la team est revenue à ses premières amours en ouvrant une Halle à quelques pas du centre ville. Après mon petit tour à domicile cet été, je ne pouvais louper le défilé inaugural dans les rues de la capitale de la Haute-Garonne. Un opéra urbain en quatre actes qui a fait courir 800 000 personnes aux quatre coins de Toulouse. Je te raconte cette course aux géants dans les rues de la cité et nos retrouvailles à la Halle de la Machine, quelques semaines après.

Les Machines de Toulouse

La machine Asterion

Les Machines, une success story locale

Comme beaucoup de gens, tu pensais peut-être que les Machines avaient vu le jour dans la charmante ville de Nantes. Que nenni cher.e internaute. C’est dans le Sud-Ouest, dans la non moins-charmante bourgade de Toulouse que les animaux de bois ont poussé leur premier grognement, sur le papier tout au moins.

Dirigée par le désormais célèbre François Delarozière, la compagnie a été créée en 1999 dans la ville rose. Cette dernière avait d’ailleurs son siège social à L’Usine (à Tournefeuille, dans la banlieue toulousaine) jusqu’en 2018. Par ailleurs, une partie de la compagnie qui s’occupe des machines à effet (feu, fumée, neige, eau, vent) est toujours basée à Tournefeuille tandis que l’atelier de construction est à Nantes. La compagnie est donc revenue à la maison en posant ses valises (géantes) dans la capitale de la Haute-Garonne. Si ce n’est pas trop mignon.

Ville de Toulouse

Quand les Machines arrivent en ville (de Toulouse)

Chez les Machines, on aime célébrer les évènements en énorme pompe. En témoigne le nombre de grosses sauteries organisées dans le monde depuis leur création : Bruxelles, Pékin, Calais, Liverpool, Yokohama, Ottawa, Nantes, Anvers, Paris, Marseille… Afin de fêter dignement le retour des Machines prodiges, la Compagnie s’est offert un épopée moderne de 4 jours (et quatre soirs) dans les rues de la Toulouse fin 2018. Les héros de cette histoire myth(olog)ique: une gentille araignée géante et un Minotaure qui ronfle.

Un coup d’oeil sur le synopsis a suffi pour me rendre amoureuse : « Le Minotaure n’est pas celui qu’on croit. Sa demeure, est un labyrinthe qui s’étend sous la mer et les océans. Il voyage à travers le monde en empruntant les galeries qui relient les continents. Dans ses jeux solitaires, comme fuyant un mauvais rêve, Astérion décide de sortir dans la rue. Au matin, endormi dans le centre de la ville rose, le fils de Pasiphaé est prêt à se perdre dans Toulouse, ville labyrinthe. L’araignée géante, fille de Minos et de Pasiphaé est la gardienne du labyrinthe. Elle veille sur Astérion depuis sa naissance et sort à son tour. Protectrice, elle utilise ses pouvoirs magiques pour guider son demi-frère vers sa future demeure afin qu’il retrouve solitude et tranquillité« .

Du 1er au 4 novembre 2018, la cité s’est ainsi transformée en véritable théâtre à ciel ouvert. Baptisé « Le Gardien du Temple », le spectacle a été conçu spécialement pour la métropole en squattant les places et les rues du centre historique. Bonne nouvelle : il faisait beau et les températures avaient décidé d’être plutôt clémentes avec les spectateurs. Je ne pouvais donc louper un tel événement. Ni une ni deux, je sautais dans un train, direction la 2ème plus belle ville du Sud-Ouest, pour deux jours forts en émotions.

Sunset Toulouse

Quand une Bordelaise arrive en territoire ami


Place du Capitole, acte II, scène 4

Le pied à peine posé en terre toulousaine, je me mets en quête des géants de bois et d’acier. Le spectacle a commencé la veille, mais les Machines se sont assoupies quelque part. Accompagnée de deux autochtones chevronnés (lire leur super récit du week-end très complet), me voici devant le Minotaure en moins de temps qu’il ne faut pour le chercher. La bête ronfle paisiblement sur la place du Capitole, les poumons gonflé de l’air du Sud-Ouest, mais déjà un immense sourire vient se coller sur mon visage. J’ai beau l’avoir admiré sous tous les rouages grâce aux photos de mes comparses de réseaux sociaux, faire connaissance avec l’animal IRL ne laisse personne indemne, même les Bordelais. A quelques mètres de là, sa copine Ariane somnole sur ses 8 pattes velues, du haut de ses 6 mètres (contre 13 mètres lorsqu’elle est réveillée). L’araignée du soir apportant l’espoir, cela donne un très bon présage pour le week-end. A partir de maintenant et jusqu’à ma dernière minute toulousaine, je ne vais pas les lâcher d’une patte.

Ariane Place du Capitole

Jean Jaurès, acte III, scène 1 et 2

Le lendemain, ma course effrénée dans les rues de Toulouse débute boulevard de Strasbourg. Juste à temps pour voir le bestiau grogner et repiquer un petit somme bien mérité. Il faudra attendre le début de l’après-midi pour assister à la reprise de festivités et vivre l’un des plus beaux moments de cette fin de semaine : un échange complice entre les deux protagonistes, avant qu’Ariane ne poursuive sa route dans les rues de la Mégalopole pendant une bonne heure. La belle repartira dans les bras de son pote Morphée sous les applaudissements, les mentons qui tremblent et la neige artificielle tombant délicatement sur ses antennes (et sur le public en délire).

Ariane Asterion Toulouse

Asterion Toulouse

Araignée Ariane Toulouse

Gardien du Temple Ariane

Gardien du Temple Araignée géante

Araignée géante Toulouse

Toulouse, acte III, scène 3

Alors que la nuit entre à son tour en scène, le show repart de plus belle. Entre chien et loup, un Minotaure, une araignée et des dizaines de milliers d’humains subjugués. Astérion et Ariane poursuivent leur promenade dans la ville rose devenue orangée, grâce aux lumières de l’agglomération et de la torche que porte le taureau humain. « Ariane et Astérion se rencontrent sur les voûtes du Pont Neuf. Des eaux et du ciel apparaissent les ailes. Elles viennent dans un battement se poser sur le dos du Minotaure. » Poésie, quand tu nous tiens… De la fin de cet acte, nous ne verrons qu’une partie, attendus à l’autre bout de la ville pour assister à un match de rugby (40-0 pour Toulouse, si j’avais su…).

Pont Neuf, acte IV, scène 1  

La deuxième matinée s’achève par un jeu de piste géant pour traquer nos deux vedettes. Un moment fort en courbatures et en ingéniosités pour ne jamais perdre les héros de vue qui s’élancent tantôt ensemble, tantôt séparés. Ce qui nous oblige à faire un choix : aranéide ou mammifère ? Insecte ou taureau ? Nos coeurs ne cesseront de balancer et nos jambes de nous porter malgré la fatigue dominicale. L’un des deux à peine passé, hop une petite rue à retraverser et le tour est joué pour le voir re-déambuler deux minutes après.

De près comme de loin, la magie fait son petit effet, en particulier lors des têtes-à-têtes avec la population. Mentions très spéciales pour la rencontre d’Astérion avec un papa serrant son bébé, puis avec cette petite mamie accrochée à son rideau, pas très rassurée par les narines géantes de notre héros. Des frissons, des yeux brillants (et pas seulement à cause des températures automnales) et des sourires par milliers : qu’ai-je bien fait de traverser la France pour être ici et nulle par ailleurs.

Les Machines Toulouse

Machines Toulouse

Spectacle Machines Toulouse

Opéra urbain Machines Toulouse

Gardien du Temple Machines

Gardien du Temple Minotaure

C’est le moment que choisit Astérion pour déployer ses ailes. Il va bientôt être temps pour moi de voler vers de nouvelles aventures (bordelaises) et de lui dire au revoir sans avoir pu assister au bouquet final : son retour vers le temple. Un dernier coucou à Ariane – qui pour la première fois, semble avoir du mal à s’extirper de la foule amassée sur le quai de la Daurade- et je lui donne rendez-vous pour une petite balade quelques semaines plus tard à la Halle de la Machine.

Machines Toulouse Minotaure

Machines Minotaure

Machine Minotaure Toulouse

Machine Astérion Toulouse

Machines Astérion Toulouse

Ailes Minotaure Toulouse

La Halle-luia de la Machine 

Il aura donc fallu 19 années pour que les Toulousains aient leur Machines à domicile. Lorsque l’on voit le résultat, on se dit que cela valait le coup d’attendre. Installée sur la Piste des Géants, la Halle est devenue le refuge des héros depuis la fin des célébrations. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la bâtisse de verre flambant neuve ne passe pas inaperçue au coeur du quartier résidentiel de Montaudran. Aujourd’hui, Ariane profite de quelques siestes bien méritées en attendant de s’éveiller réellement pour de nouvelles aventures ici ou là-bas. Pas de repos en revanche pour ce brave Astérion qui rouvre ses grands yeux bleus tous les jours dès 10h15, pour promener ses fans au coeur de son temple.

Halle de la Machine Minotaure

Halle de la Machine Araignée

Les retrouvailles sont émouvantes… surtout pour moi, les deux compères pionçant joyeusement. Pour la première fois, je peux toucher le taureau ailé et même entrer dans son antre. Il ne grogne plus (j’apprends qu’un comédien était dédié à cette tâche lors du spectacle) mais crache toujours eau et fumée sur les badauds qui croisent sa route. Installée sur son dos, je découvre l’incroyable machinerie qui lui donne vie chaque jour. Une montagne de boulons et de fils qui permettent à l’animal de galoper jusqu’à 7 kms/heure. Mais la véritable prouesse réside dans le talent des 17 personnes qui animent notre héros. La terre vue du cieux astérionnais ne donne finalement pas le vertige, ce qui me permet de profiter du show en toute quiétude. Si la promenade vaut clairement le coup, Astérion impressionne finalement plus sur la terre ferme. Ariane, elle, restera désespérément silencieuse, jusqu’au prochain évènement qui la remettra sur pattes.

Halle de la Machine Toulouse

Halle de la Machine Montaudran

balade minotaure Halle de la Machine

balade ariane Halle de la Machine

Aller à la Halle de la Machine

Aller à la Halle de la Machine Toulouse

Avec ses 8000 m2, ses 60 à 80 machines, sa deuxième araignée géante, sa salle à manger et sa boutique, la Halle n’est pas en reste. Ici, les machines donnent le « La » dès l’entrée. On déambule en musique, pendant que l’équipe actionne un à un les machines-instruments. Alors que quelqu’un branche les guitares, j’aperçois François Delarozière à quelques mètres de moi. La boucle est bouclée, je peux m’éclipser en paix, en promettant à mes deux amis toulousains de revenir très bientôt les saluer.

Les Machines Toulouse

Halle des Machines

Visiter Halle de la Machine

Visite Halle de la Machine

Halle de la Machine Delarozière

« Le Gardien du temple » en chiffres (qui donnent le vertige) :

195 membres de la compagnie La Machine (dont 90 Toulousains)
400 agents des services de Toulouse Métropole impliqués
47 tonnes de matière pour le Gardien du Temple
38 tonnes pour Ariane, la fileuse
Un chœur de 40 voix
18 mois de préparation
16 nacelles
12 semi-remorques
8 chariots élévateurs
3 convois exceptionnels de 35 à 250 tonnes
6 grues

Un petit clic ici pour découvrir le programme du Gardien du temple, acte par acte.

Le Minotaure de Toulouse

Illustration Pauline Petites Evasions Grandes aventures ©

Les Machines de Toulouse, côté pratique 

Filer à Toulouse : Rapide et facile pour une Bordelaise, un poil plus long pour un Parisien.
* De Bordeaux : Pratique et économique, le Ouibus t’emmène en quelques 2h50 à destination. Equipés de prises USB et du Wifi (ce qui n’est pas le cas de tous les trains……), les bus pourront même te réserver quelques bonnes surprises, comme les bonnes blagues de leur chauffeur. Testé et approuvé par moi-même grâce à mon conducteur de choc que nous appellerons Jean-Mimi.
* De Paris : Le trajet en bus est possible mais beaucoup plus long. Option la plus intéressante : un TGV via Bordeaux.

Assister à un spectacle de la Machine : Bonne nouvelle pour les personnes désorganisées (toute ressemblance avec la Bordelaise ayant écrit ces lignes n’est absolument pas fortuite) ou sujette à l’agoraphobie : grâce à la taille du parcours, au choix des grandes avenues et à la taille des bestioles, la visibilité fût optimale et la gêne de la foule plus que limitée.

Aller à la Halle : 3, avenue de l’Aérodrome de Montaudran 31 400 Toulouse (anciennement 3 chemin carrosse). www.halledelamachine.fr

  • Bus : Linéo 8 (arrêt Gonin ou Lavidalie), Ligne 27 (arrêt Latécoère), Ligne 80 (arrêt Gare SNCF de Montaudran) et Ligne 23 (arrêt Gare SCF Montaudran)
  • TER : ligne 10, Toulouse Carcassonne Narbonne – arrêt Gare Montaudran
  • Métro : arrêt station Rangueil puis 15/20 minutes de marche (agréable)
  • Vélo : Stations VélÔToulouse n°239 et 267
  • Voiture : sortie 20 « complexe scientifique » – Accès parking via la rue Jacqueline Auriol

Détails pratiquo-pratiques : Ouvert dès le 9 février, du mardi au dimanche de 10h à 18h.
Tarifs Halle des Machines Toulouse

 

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7 commentaires

Pauline 16 janvier 2019 - 9 h 45 min

Aaaaah que de bons souvenirs avec Astérion et Ariane (et toi aussi hein, même si tu persistes à dire des carabistouilles de bordelaise ^^) …
Merci de m’avoir replongée dans tout ça <3
Et à bientôt pour de nouvelles aventures géantes, sportives, culinaires, culturelles ou autre dans LA plus belle ville du sud-ouest : Toulouse ! ;)

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Solcito 16 janvier 2019 - 10 h 16 min

Carabistouille : mot qui ferait un malheur à des Chiffres et des Lettres. Oui j’ai adoré me replonger dans tous ces (très bons) souvenirs.
Je crois qu’on a fait un belle équipe ces deux week-end là (sauf au stade -_-). Et ce n’est pas fini… Mais les Bordelais attendent désormais de recevoir leur homologues toulousains à domicile.

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Chacha Aventurière 16 janvier 2019 - 13 h 28 min

Je sautille sur ma chaise au bureau de joie comme une enfant tellement tu as su retranscrire tes émotions.
J’adore ta photo avec ASTERION et ce papa au balcon.
Nice very nice, enfin Toulouse, bref #jeuxdepourrie

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Solcito 16 janvier 2019 - 14 h 14 min

Je sautille de mon canap’ à la lecture de ton adorable commentaire et t’en remercie chaleureusement.
Et je valide complètement ton jeu de mot (tu sais bien que c’est ce qui fait mon fond de commerce ^^)

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MPG 16 janvier 2019 - 17 h 35 min

On est une fois encore emporté par tes mots et ton enthousiasme. C est bien écrit et intéressant. Une belle découverte

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Solcito 16 février 2019 - 11 h 16 min

Merci beaucoup MPG, tes mots me touchent dans l’coeur (Lomepal likes this).
J’espère que tu auras l’occasion d’aller rendre une petite visite à Ariane et Astérion un jour, tu verras ils sont encore plus impressionnants (et sympas) en vrai !

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Aurélie 3 juillet 2019 - 17 h 20 min

Waouh ça c’est un article complet dis donc ;-) je passais par ici car j’ai appris que nous allions passer le WE prochain ensemble ;-) et cet article m’a rappelé de bons souvenirs toulousains…

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